Magazine Le Mensuel

Nº 2944 du vendredi 11 avril 2014

Le Saviez-Vous

Les journaliers de l’EDL cadrés. 2 300 fonctionnaires de plus

Le Parlement a, enfin, tourné la page du dossier des journaliers de l’Electricité du Liban (EDL), qui avaient à plusieurs reprises bloqué les routes et menacé de cesser toute activité. Le texte adopté porte sur l’intégration des journaliers dans le cadre. Toutefois, tenant compte des observations faites par leurs représentants, certains amendements y ont été apportés.
 

Tout au long de ces derniers mois, le dossier des journaliers de l’EDL a fait l’objet de manifestations sociales. Des accrochages permanents avec les responsables et avec Gebran Bassil, alors ministre de l’Energie, étaient à la une de tous les médias. Le Courant patriotique libre (CPL), les Forces libanaises et les Kataëb étaient d’accord sur le fait qu’une telle initiative risquait de provoquer un déséquilibre confessionnel. Un concours devait donc sélectionner ceux qui seraient intégrés au cadre, les autres devant être indemnisés et licenciés.
Ce dossier a fait boule de neige. Fin 1996, le Conseil des ministres décide d’interdire tout contrat avec de nouveaux fonctionnaires dans l’administration publique. Pour combler donc les inévitables vacances, d’autres procédures sont adoptées. Ainsi, l’EDL a été l’exemple le plus marquant des institutions qui ont eu recours à cette méthode en engageant du personnel sous forme de journaliers hors cadre. Ces derniers sont inscrits auprès de trois compagnies d’entrepreneurs pour les travaux de l’EDL. Afin d’éviter la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), elles changeaient d’employeurs tous les trois mois. Leur nombre a dépassé les 1 813 personnes dans les services techniques et administratifs et 717 percepteurs qui occupent plus de 80% des activités de l’EDL. Mais n’étant pas inscrits à la CNSS, ils ne sont pas couverts par la loi du Travail et se trouvent dans une situation anormale.

 

Problèmes confessionnels
Au cours des dernières années, les journaliers avaient, à maintes reprises, revendiqué une régularisation de leurs statuts leur permettant de profiter des prestations sociales et d’être cadrés à l’EDL qui manque de personnel. Mais des problèmes autant financiers que confessionnels s’opposaient à leurs requêtes.
De 2004 à 2006, les journaliers réagissent. Il n’était pas normal pour eux de passer des années au même poste au sein de la même compagnie et de continuer à assumer le statut de journalier. Ils forment donc un comité chargé de frapper à toutes les portes pour attirer l’attention sur leur situation.
En 2010, le ministre Alain Tabourian suggère la possibilité de passer des contrats avec les journaliers à titre d’ouvriers temporaires. Ces derniers intégreraient l’EDL, mais ne seraient pas cadrés. Le Conseil des ministres avait alors totalement éludé la question, ne cherchant même pas à l’étudier.
Quand le ministre Gebran Bassil s’est trouvé en charge du portefeuille de l’Energie, il envisagea d’encadrer 600 parmi ces employés, et plus de 100 percepteurs à travers un concours limité. Le gouvernement donne son accord, mais les ouvriers engagent un bras de fer avec le ministre.
Actuellement, les journaliers attendent l’organisation du concours limité pour savoir lesquels seront cadrés et lesquels seront indemnisés et licenciés. Le dossier semble ainsi clos.

Arlette Kassas

28 500 L.L. par jour
120 journaliers sont entrés à l’EDL en 2008, suivis de 200 en 2010 et 120 en 2011. Le salaire du journalier avait commencé par 16 000 livres libanaises par jour, puis 17 000, avant de 
passer à 20 000 L.L. puis à 28 500 L.L.
Le nombre d’emplois prévus à l’EDL est de 5 036, qui peut être révisé, car en 1975, il y avait 5 700 ouvriers et employés pour servir 300 000 abonnés au réseau. Ce dernier nombre est beaucoup plus élevé aujourd’hui. Au regard de ces chiffres, il y a 3 561 postes vacants à l’EDL. Le nombre total des journaliers est de 2 300, dont seuls 1 400 remplissent les 
conditions requises pour intégrer le cadre.

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